Ce vendredi 3 juillet, lors d’une conférence sur les violences sexistes dans les campus, Sandy Beky présente l’appli HeHop, qui utilise la blockchain pour aider les victimes. Un événement organisé par ONU Femmes France en partenariat avec l’école privée d’ingénieurs EPF.

« Notre raison d’être est de redonner aux victimes de violences sexistes et sexuelles l’espoir de voir leurs plaintes aboutir auprès de la justice », explique Sandy Beky, cofondatrice de l’association HeHop (Help for Hope). Cette cheffe d’entreprise très investie pour la cause des femmes, ancienne présidente du réseau Professional Women’s Network (PWN) – Paris, a développé avec son équipe une application qui utilise la blockchain. Cette technologie sous-jacente au bitcoin et autres monnaies virtuelles consiste à l’origine en une « chaîne de blocs » de transactions et d’opérations chiffrées, réputée inviolable car tenue simultanément par tous les acteurs qui y ont accès. L’objectif de HeHop: créer ainsi des preuves irréfutables et infalsifiables lorsqu’il y a violences en huis clos, au bureau, dans le cadre domestique ou encore sur les campus universitaires.

En janvier dernier, à la suite d’une enquête publiée par Mediapart, 514 étudiant(e)s et diplômé(e)s d’écoles de commerce avaient signé une tribune dans Libération. Intitulé « Nous aussi. Lettre contre le sexisme, l’homophobie et le racisme dans les grandes écoles de commerce », ce « Me Too » des grandes écoles françaises avait créé une vive émotion. Si les écoles d’ingénieurs n’étaient pas directement visées par cette interpellation collective, elles sont loin d’être épargnées par le phénomène. Coline Briquet, spécialiste de l’égalité femmes-hommes, a réalisé en 2016 une enquête sur les conditions d’études des filles en écoles d’ingénieurs, interrogeant dans 90 écoles plus de 1.500 garçons et filles. Le résultat est consternant: à 43%, celles-ci disent subir des violences régulièrement, dont 12% une fois par semaine ou plus; 58% disent avoir subi des violences verbales sexistes ou sexuelles; 5,7% disent avoir été victimes d’une tentative de viol ou d’un viol.

Créer des preuves opposables à la justice

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